3ème semain de mobilisation Corbières Solidaires Grands Feux : vers la reconstruction

Après une première puis une deuxième semaine de mobilisation, l’heure est au bilan de notre troisième semaine d’action Corbières Solidaires. Pas tout à fait encore sortis de la phase d’urgence, nous commençons déjà à nous installer dans un temps plus long, celui de la reconstruction.

Les chantiers de solidarité

Cette semaine, nous sommes intervenus sur trois gros chantiers dans les Corbières :

un chantier tronçonnage dans une ferme à Fontjoncouse,
un chantier déblaiement, pose de clôture et réparation d’un abri pour des chèvres et des chevaux à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse,
un chantier régénération d’une oliveraie à Fontjoncouse.

Les réalisations se sont concentrées sur la fin de semaine : vendredi, samedi et dimanche. En début de semaine, nous avons passé du temps à structurer ces chantiers avec les paysans. L’intervention dans l’oliveraie, lourde en expertise, en main d’œuvre, mais surtout en eau, nous a bien occupé. Nous avons bataillé pour avoir accès à de l’eau et à un moyen de la transporter. Nous n’avons pu compter que sur l’entraide paysanne et l’intelligence collective pour arroser ces 400 oliviers brûlés, l’occasion de réaffirmer l’impératif de notre autonomie, face à des services publics inadaptée à la gestion de crise et une bureaucratie sclérosée.

Notre camarade Johann, maraicher et oléiculteur à Mailhac, a produit une synthèse concernant la régénération des arbres après le passage du feu. Ce chantier de réhydratation, qui aura duré deux jours, a été le fruit de la mobilisation de paysans, de nombreux bénévoles et de la coopération de la municipalité de Jonquières.

À Roquefort-des-Corbières

Le mardi 26 août, nous avons répondu à l’appel de Jean le chevrier, à la foire paysanne de Roquefort, pour réaffirmer l’importance du pastoralisme face à la déprise agricole dans les Corbières. Nous sommes venus en nombre du Tiers-lieu et avons tenu un stand pour présenter l’association de Beauregard, l’opération Corbières Solidaires et l’Atelier paysan. Nous avons pu défendre notre proposition politique, détaillée dans notre tribune : L’élevage extensif pour reprendre la terre aux grands feux.

L’élevage extensif pour reprendre la terre aux grands feux

De l’arpentage

Nous avons continué à arpenter les fermes des Corbières, comme nous le faisons depuis trois semaines. Nous allons à la rencontre des sinistrés, notamment dans les fermes, pour entendre les situations vécues, sortir de l’isolement, coopérer à travers des chantiers, suivre l’évolution, livrer des balles de foin, discuter de la reconstruction, de l’après, installer de l’entraide.

Des nouvelles de la base arrière

Grâce à l’appel passé dans le réseau Soudons Fermes!, un nouveau binôme coordo est arrivée en début de semaine : Hanalia et Will, des travailleurs de l’urgence humanitaire, qui nous prêtent main forte pour la période à venir en coordination. Vu leur expertise en gestion d’urgence, on est bien loti !

Ensuite, nous avons agencé de nouveaux espaces de travail :

L’atelier Meca, un atelier partagé pour les membres du Tiers-lieu, désormais aussi opérationnel pour Corbières Solidaires, en plus du camion mobile de l’Atelier Paysan, qui peut se déplacer dans le territoire.
Le Magasin, lieu de stockage du matériel prêté et donné, qui sert directement à outiller les chantiers et la reconstruction

Question alimentation, on a continué à en faire le cœur de notre action pour nourrir la lutte et la mobilisation. Les groupes de cuisine se sont succédé pour régaler les bénévoles et les chantiers. Des ateliers transfo se sont poursuivis cette semaine pour alimenter sur le temps long : légumes d’été, pesto, crème de poivron, lactofermentation… Le grenier que l’on se constitue nous donne les moyens de nourrir dans le temps et donc de s’installer dans une perspective d’action longue.

Nos publications

Nous avons lancé une mini-série Tronçonner en toute sécurité et une fiche technique, en vue de la dangerosité des chantiers d’intervention. Explication en vidéo avec Laurelle et Henry George, bucheron de métier.